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Sciences de la vie et de la Terre

L’homme de Flores : piste de correction

31 / 10 / 2004 | Liliane Grandmougin

Retour à l’exercice : L’homme de Flores

Recommandation didactique (Bernard Gissot IA-IPR de SVT)

Comme dans toute progression pédagogique et afin de respecter la « démarche de résolution de problèmes » indispensable à la formation scientifique de l’élève, ces fiches ne peuvent être utilisées que dans le cadre de cette méthode. Autrement dit, cette séance ne peut se situer dans la démarche que dans une phase de mise à l’épreuve expérimentale. Elle fait donc obligatoirement suite à l’énoncé d’une problématique et à la proposition d’hypothèses de résolutions formulées par les élèves. Ces dernières seront alors validées ou invalidées par la saisie de données scientifiques proposées par le site .

Ces fiches ne peuvent en aucun cas être distribuées de façon directive mais seulement comme une trame possible à un protocole d’activité de validation scientifique.

Question 1 :

On rappelle que tout caractère présent dans deux groupes suppose soit un ancètre commun, soit une convergence. Si plusieurs caractères sont communs, selon le principe de parcimonie, seule la première solution semble la plus plausible.

HypothèsesPourContre
hypothèse 1 : Grand singe
  • Petite taille du cerveau
  • Bipédie
  • Petites canines, pas de diastème, faible prognathisme.
  • Mâchoire parabolique
  • Outils "élaborés"
  • hypothèse 2 : Australopithèque
    • Petite taille du cerveau
    • insertion moins oblique du fémur qu’H.sapiens, forme large du bassin
    • cloison nasale
  • Localisation, âge
  • épaisseur du crâne
  • Courbure de l’occipital
  • forme des dents
  • hypothèse 3 : H.sapiens pygmée
    • Petite taille + caractères du genre Homo
  • Taille du cerveau très inférieure à H.sapiens, proportionnellement à celle du corps (1/3)
  • hypothèse 4 : descendant d’H.erectus
    • Localisation
    • Nombreux caractères du genre Homo (bipédie, trou occipital petit et central, os du crâne épais, courbure de l’occipital...)
    • faible prognathisme, redressement de la face
    • forme globale du crâne (+ aspect particulier de certains os)
    • Rapport taille du cerveau/taille du corps petite, mais compatible avec le genre Homo, selon le doc.3.
    • Les outils retrouvés (plus sophistiqués qu’H.habilis, par ex.) + peut-être la maîtrise du feu (doc 4)
  • Taille
  • L’ensemble des données est en faveur d’un individu du genre Homo, plus proche d’erectus que de sapiens. (NB : d’autres données, non figurées dans l’énoncé, renforcent cette hypothèse, tout en éliminant H.habilis => voir le "Big Mag" : L’Homme de Flores : un nouvel hominidé)

    Question 2 : Une nouvelle espèce :

    • Beaucoup de caractères partagés avec Homo erectus (cf. question 1) => genre Homo confirmé.
    • Des caractères propres : petite taille, petit cerveau (d’après les données du doc.3, le cerveau cesse de croître avant le corps ; ici, l’arrêt a dû être plus précoce qu’H.sapiens pygmée, probablement par effet de nanisme). Renforcement des os de la voûte crânienne vers l’arrière.

    => Il s’agit d’un individu proche d’Homo erectus, mais avec des caractères dérivés propres, d’où une espèce différente.

    Question 3 : Origine probable :

    • De nombreux caractères dérivés partagés avec H.erectus : flores en dérive ou ils ont un ancêtre commun très proche.
    • Localisation : la même que les H.erectus asiatiques. Certains auraient pû atteindre l’ile de Flores, lors d’un "pont" géographique bref avec le continent.
    • Taille : l’isolement géographique ultérieur, les faibles ressources, ont favorisé le nanisme insulaire, avec des conséquences sur le développement cérébral (freiné). On retrouve le même phénomène chez les Stegodons (proies probables de l’Homme de Flores, d’où un régime riche en viande- doc.4)

    Question 4 : L’originalité de la découverte :

    • La taille des individus, jamais observée jusqu’ici
    • Le nanisme insulaire appliqué aux humains : c’était une espèce endémique !
    • l’âge des restes retrouvés : 18 000 ans, soit :
      • Encore présente, bien après l’apparition d’H.sapiens et sa conquète du continent asiatique, dont l’Australie, 25000 ans avant. Ils ont donc été contemporains. Se sont-ils rencontrés ??? Le nanisme est en faveur d’un isolement assez long (et d’une apparition bien antérieure), mais rien n’indique la cause de sa disparition (NB : des restes d’activités H.sapiens ont été retrouvés dans les couches géologiques surmontant le site).
      • Bien après la disparition de Néanderthal (10 000 ans plus tôt).

    On retrouve l’idée d’une évolution buissonnante -comme pour la plupart des espèces- avec une "régression" (le nanisme et surtout la taille du cerveau) . L’évolution n’est vraiment pas "finaliste" vers un "mieux" (ici l’intellect) mais un "mieux adapté" (nanisme). Malgré son tout petit cerveau, il a su l’utiliser, puisqu’il avait des outils associés habituellement à une "cérébralisation".
    Dans "l’arbre évolutif" - ici des hominines- les branches ne s’élaguent pas au fur et à mesure : il y a ici un "rameau rebelle" qui s’est maintenu ! (cf. <url_page|page=bigmag|texte=données complémentaires/références dans le Big Mag|bulle=Consulter le BIG mag'>).

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