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Sciences de la vie et de la Terre

Ornithobservation

24 / 04 / 2020 | Jean PREVOST

À destination des élèves de Cycle 3, de Cycle 4 et de Seconde, mais également de toute personne intéressée par un projet de sciences collaboratives, l’ornithobservatoire a pour objectif l’observation des aires de répartition des oiseaux. Ce travail permet alors d’étudier la biodiversité locale à différents moments, en prenant l’exemple des oiseaux.
Cet article présente le travail mené lors de la période si particulière du confinement. Il peut être extrapolé à d’autres moments de l’année avec les élèves. Les différentes données récoltées peuvent alors être traitées, comparées et permettre la construction des notions des programmes de SVT liées à la biodiversité.

Comment, en confinement, assurer une continuité pédagogique avec nos élèves tout en tirant profit de la situation pour développer des compétences et attitudes scientifiques ?

L’observation des oiseaux est une réponse possible. Les activités humaines à l’arrêt modifient en profondeur l’action de l’Homme sur son environnement, et la question légitime de l’impact que cela a sur la répartition des oiseaux est soulevée. Chaque élève, où qu’il se trouve, peut les observer et ainsi géolocaliser la présence de telle ou telle espèce. Les observations peuvent être cartographiées et donner un aperçu des aires de répartition des oiseaux, dans l’espace et dans le temps.

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Bien entendu, il faut franchir quelques étapes avant d’atteindre cet objectif. La première est d’initier les élèves à l’ornithologie, alors qu’ils n’en ont jamais fait. Il s’agit de les entraîner à reconnaître les espèces les plus communes dans leur environnement direct. Pour cela, les quiz de l’application Birdlab sont un outil précieux. Pour ceux qui n’y auraient pas accès (n’ayant à leur disposition qu’un ordinateur par exemple), le site Trombinature propose également des quiz, auxquels les élèves peuvent répondre en s’aidant de documents disponibles sur le site oiseaux des jardins (doc1 et doc2).

Une fois l’entraînement effectué, un test dans la BRNE Tactileo (« Reconnaitre les espèces communes d’oiseaux ») permet de jauger leur niveau. Lorsque celui-ci est jugé satisfaisant, l’enquête peut commencer.

A partir de son téléphone, d’une tablette ou d’un ordinateur, l’observateur confiné accède à l’enquête en cliquant sur ce lien : https://arcg.is/WPX8v . Là, il s’identifie (même si son nom ne sera communiqué à personne, cela le responsabilise quant à sa contribution), se géolocalise, puis observe l’extérieur pendant au moins 10 minutes. Il coche alors dans la liste le nom des espèces qu’il aperçoit, peut cocher une case « autre, indéterminé » et une case « autre, préciser » s’il identifie une espèce qui n’est pas répertoriée. Cette opération peut être faite par autant d’utilisateurs qui le souhaitent, autant de fois qu’ils le souhaitent et de n’importe où.

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Les résultats des observations sont accessibles sur cette carte. On peut visualiser toutes les saisies d’un seul coup ou espèce par espèce en cochant/décochant les noms dans la « Liste des couches ». Il est également possible d’afficher un curseur temporel pour mettre en évidence une évolution de la répartition d’une espèce au cours du temps.
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Après une dizaine de jours d’observation, l’exploitation de ces données avec les élèves peut être faite par le biais d’un questionnaire dans l’ENT. En manipulant la carte, ils doivent trouver quelles espèces n’ont jamais été observées, ne l’ont été qu’une seule fois ou l’ont été le plus fréquemment. Il s’agit ensuite, pour chaque cas de figure, de trouver des hypothèses qui permettraient d’expliquer ces constats. Cela les amène à s’interroger sur la taille d’une population, l’importance de l’environnement dans le peuplement du milieu mais aussi sur la qualité des observations et les éventuelles erreurs qui peuvent fausser les résultats.

La correction du questionnaire peut bien sûr être rendue au cas par cas, mais la mise en place d’un forum de discussion ou d’une classe virtuelle pour débattre des hypothèses et favoriser les échanges entre pairs semble tout à fait opportune.

Enfin, les élèves qui le souhaitent peuvent continuer à renseigner l’observatoire et partager avec leurs proches cette démarche à l’aide de cette storymap qui se met à jour en temps réel.

En prolongement, ce travail pourra être proposé aux élèves à d’autres moments de l’année, permettant ainsi, dans un second temps, un traitement des données cartographiées afin de montrer aux élèves que la biodiversité évolue en permanence, observable ici sur de courtes échelles de temps, en axant dans cette activité sur un des facteurs de modification : les activités humaines.

En complément : Vous trouverez un pas à pas ici une carte interactive et une storymap.