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Sciences de la vie et de la Terre

Pour un traitement ciblé précoce du cancer du poumon

22 / 03 / 2012 | Liliane Grandmougin

L’idée d’établir le génotype de patients atteints de cancer afin de mieux cibler le traitement fait maintenant partie de la routine dans la majorité des centres hospitaliers. Mais elle n’intervient que lorsque les traitements "classiques" ont échoué.

Des oncologues américains ont lancé une étude visant à vérifier si cette pratique ne serait pas plus appropriée dès le début du dépistage dans le cas de cancer pulmonaire. Le génotype des tumeurs serait établi après une biopsie, pour déterminer quelle mutation les affecte. Par exemple, on s’est aperçu que le gêne codant pour un récepteur de facteur de croissance épidermique EGFR affecte des tumeurs qui sont souvent détruites par l’erlotinib ou la gefitinib, tandis que les tumeurs portant une mutation sur d’autres gènes sont plus sensibles à la crizotinib. Par exemple, un patient âgé de 64ans a attendu un an de soins classiques, sans résultat, avant de passer au traitement ciblé. Bien que sa tumeur ait atteint ses deux poumons, la crizotinib l’a pulvérisée en deux semaines.

Pour l’instant, seuls 22% des 353 patients dans l’essai clinique prévu sont concernés, il en faudrait 400 sur un panel de 1500 personnes pour que le test soit efficace. Une des difficultés est que certaines tumeurs pulmonaires contiennent d’autres types de mutations que celles soignées par les trois produits cités, ou bien ont des mutations multiples . Mais cette nouvelle approche permettrait de gagner du temps, afin de soigner le patient le plus rapidement possible au lieu de simplement prolonger sa vie de quelques mois.

L.G d’après Nature-vol.479- 17 novembre 2011.