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Sciences de la vie et de la Terre

[TraAM 2021-2022] Travailler l’oral en SVT : Formulation des étapes de la démarche scientifique en 5e.

17 / 05 / 2022 | Jean PREVOST

Dans le cadre des Travaux académiques mutualisés (TraAM) 2021-2022, un groupe de 7 professeurs de SVT exerçant dans des collèges et des lycées des trois départements de l’Académie de Créteil a travaillé à mettre en place des séquences de cours répondant à la problématique suivante : « comment le recours à des pratiques numériques en SVT peut-il contribuer à stabiliser les apprentissages dans et hors la classe ? ».

Toutes les séquences ont été testées en classe par les enseignants concepteurs. Ils ont travaillé en commun sur les différentes thématiques ; ils ont tiré une analyse de cette expérimentation et ont indiqué des marges de progrès ou des adaptations possibles si vous souhaitez tester ces séquences à votre tour. Ces productions ne sont pas modélisantes mais se veulent plutôt comme des pratiques inspirantes. N’hésitez pas à leur adresser un retour si vous mettez en œuvre dans vos classes des pistes qu’ils vous ont proposées.

1. Professeur expérimentateur

Jean PREVOST, Collège Jean de Beaumont, Villemomble (93)

2. Liaison avec le programme et place dans la progression

Niveau concerné : 5e
Partie du programme : La planète Terre, l’environnement et l’action humaine
Place dans la progression : La séquence a été introduite avec la problématique « Comment arrive-t-on à prévoir le temps qu’il va faire ? ». Après avoir envisagé le fait qu’il fallait connaître la situation météorologique actuelle et connaître les phénomènes qui pouvaient la modifier pour prévoir son évolution, un planisphère a été colorié pour représenter les températures moyennes dans le monde "en direct" grâce à un site internet météorologique. Le gradient de température latitudinal révélé a été expliqué par un modèle d’éclairement du globe.
Se pose alors la question de comprendre les phénomènes qui pourraient modifier ces conditions météorologiques.

3. Motivation et problème à résoudre

Travailler l’oral est une compétence que l’on exploite pas assez en SVT. Pourtant, cela permet d’aider à structurer sa pensée, qualité nécessaire à la pratique des raisonnements scientifiques. Les outils numériques peuvent permettre de conscientiser la pratique de l’oral et d’en tirer profit, pour chaque élève.
Dans l’idée d’une progression spiralaire de la pratique de l’oral au second degré un ensemble d’activités pouvant être réalisées de la 6ème à la 3ème a été pensé :
 construction d’un discours oral structuré en 6e ([TraAM 2021-2022] Travailler l’oral en SVT : Préparer une présentation orale en classe de 6eme à l’aide d’un outil numérique - Exemple 1 et [TraAM 2021-2022] Travailler l’oral en SVT : Préparer une présentation orale en classe de 6eme à l’aide d’un outil numérique - Exemple 2) ;
 formulation des grandes étapes d’un raisonnement scientifique en 5ème : hypothèse, expérimentation, résultats et conclusion (ce qui nous concerne ici) ;
 formulation de l’analyse et de l’interprétation de résultats expérimentaux en 4ème ([TraAM 2021-2022] Numérique, Réel et Compétences expérimentales) ;
 préparation d’un débat argumenté en 3ème ([TraAM 2021-2022] Travailler l’oral en SVT : Préparer un débat argumenté en classe de 3ème à l’aide d’un outil numérique.).

En résumé : Comment amener les élèves à prêter une attention particulière à l’importance d’une formulation structurée et les entraîner à la pratiquer ?

4. Connaissances et compétences associées

Notions :
BOEN n° 31 du 30 juillet 2020 :
AFC : Expliquer quelques phénomènes météorologiques et climatiques.
 Météorologie ; dynamique des masses d’air et des masses d’eau ; vents et courants océaniques.
Compétences :
Pratiquer des démarches scientifiques (domaines 1, 2, 4) :

  • Proposer une ou des hypothèses pour résoudre un problème ou répondre à une question.
  • Identifier et choisir des notions, des outils et des techniques, ou des modèles simples pour mettre en œuvre une démarche scientifique.
  • Interpréter des résultats et en tirer des conclusions.
  • Communiquer sur les démarches, les résultats et les choix, en argumentant.

5. Les outils numériques utilisés

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https://balado.ac-creteil.fr/parallax/ : Logiciel en ligne, intégrable à l’ENT, gratuit et sécurisé pour travailler l’oral.

6. Cadre de référence des compétences numériques :

Lien vers le CRCN

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Domaine 2 : communication et collaboration D2.3 collaborer
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Domaine 3 : création de contenus D3.2 Développer des contenus multimédias

7. Déroulement global de la séance

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8. Indications pratiques sur cette séquence

Durée : 2h

Prise en main par l’enseignant :
 assez intuitive

Prise en main par les élèves :
 assez intuitive

Adaptabilité pour les élèves à besoins éducatifs particuliers ou élèves empêchés
Cette activité a été réalisée en présentiel synchrone mais est tout à fait compatible avec du distanciel asynchrone.

9. Déroulement détaillé de la séquence

La séance est prévue en demi-groupe classe. Chjaque demi-groupe est divisé en 4 équipes de 3 ou 4 élèves de niveaux hétérogènes, chaque groupe installé dans un des coins de la salle de cours.
Chaque groupe est équipé d’un terminal connecté à internet et d’un dossier (3 pages, que vous trouverez ci-après). Ce dossier leur indique dans l’ordre tout ce qu’ils ont à faire au cours de la séance. Le terminal peut être un smartphone d’élève, une tablette mise à disposition par le collège ou un ordinateur si la salle où a lieu le cours en est équipé.
PDF - 1.1 Mo Dossier élève
Chaque groupe a accès aux 4 mêmes « salons » (espaces d’échanges par l’intermédiaire d’enregistrement dans Balado), chaque salon ayant pour intitulé un problème scientifique à résoudre.
Chaque groupe se connecte à un salon (n°1) (exemple ici), prend connaissance du problème scientifique et propose une hypothèse pour y répondre. Un des élèves enregistre l’hypothèse à l’oral.
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Ensuite, chaque groupe se connecte au salon suivant (n°2) (exemple ici), écoute l’hypothèse enregistrée et cherche dans son dossier une expérience ou un modèle à mettre en œuvre pour tester l’hypothèse proposée. Si l’hypothèse est jugée intestable, on appelle l’enseignant(e) qui intervient sur le premier groupe pour qu’une autre hypothèse soit proposée si besoin. Quand une expérience ou un modèle est trouvé, un autre élève du groupe s’enregistre pour décrire à l’oral l’expérience à réaliser.
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Ensuite, chaque groupe se connecte au salon suivant (n°3) (exemple ici), prend connaissance de l’hypothèse et de l’expérience proposées et cherche dans son dossier les résultats de cette expérience. Un troisième élève du groupe s’enregistre pour décrire les résultats.
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Enfin, chaque groupe se connecte au salon suivant (n°4) (exemple ici), prend connaissance de l’hypothèse, de l’expérience et des résultats de l’expérience et s’enregistre pour dire si l’hypothèse de départ est acceptée ou non en expliquant pourquoi.
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Dernière étape, après avoir écouté le retour sur leur hypothèse de départ (n°1), ils sont invités à écrire ce qui est important quand on formule à l’oral une hypothèse, un protocole, des résultats et une conclusion.
Une fois tous les enregistrements effectués, un bilan est fait en classe entière pour avoir une trace écrite des découvertes réalisées au cours de la séance.

10. Travaux des élèves

Exemple d’enregistrement d’une hypothèse MP3 - 113.3 ko
Exemple d’enregistrement d’une description d’expérience MP3 - 157.8 ko
Exemple d’enregistrement d’une description de résultats MP3 - 113.3 ko
Exemple d’enregistrement d’une conclusion MP3 - 42.5 ko

11. Retours des élèves

Un questionnaire diffusé dans l’ENT a permis de sonder les élèves (de façon anonyme) sur leur ressenti suite à cette démarche. Plus des deux tiers ont apprécié l’activité car ils l’ont trouvée "intéressante", "amusante" et elle leur donnait la "possibilité de s’exprimer". Le reste des élèves déclarent n’avoir "pas bien compris" ou "ne pas être à l’aise en s’enregistrant". Ils estiment à 63 % que cela les a aidés à comprendre certaines choses qu’il faut prendre en compte lorsque l’on s’exprime à l’oral ("ne pas bégayer", "prendre le temps et articuler", "bien expliquer" et "surmonter sa timidité"). Le logiciel Balado a été apprécié par 55% d’entre eux pour sa facilité d’utilisation et pour le fait qu’il se prêtait bien à l’activité. Les 45% restants n’ont pas bien saisi son utlité (15%) ou ont regretté l’incompatibilité constatée avec certains téléphones (30%).
Il apparaît donc que du point de vue des élèves, le bilan de l’expérimentation est plutôt positif.

12. Analyse et évaluation du dispositif par l’enseignant

Plus-values dégagées : Cette séance a eu plusieurs intérêts :
  amener tous les élèves à réfléchir à une hypothèse, une expérimentation, une description de résultat et une conclusion et ainsi à identifier chaque phase de la démarche ;
  faire en sorte que chacun s’enregistre au moins une fois, donc qu’en une activité, tous travaillent l’expression orale ;
  une surprise que je n’avais pas anticipée : cela leur a également fait travailler l’écoute. Sans les supports visuels des documents décrits par les autres équipes, ils ont dû ne s’appuyer que sur les enregistrements pour comprendre et c’est une position dans laquelle ils ne se retrouvent pas souvent. Par effet rétroactif, cela a souligné pour eux l’importance d’un langage clair quand on s’exprime à l’oral ;
  enfin, une seule activité permet de résoudre 4 problèmes scientifiques, ce qui est un gain d’efficacité pour la progression du cours.

Difficultés rencontrées :
 La principale difficulté a été le temps. Je savais qu’arriver à boucler cette séance en 55 minutes était ambitieux et cela s’est révélé impossible. Le premier demi-groupe en était arrivé à la moitié de l’activité à la fin de l’heure. Ayant les deux demi-groupes à la suite, j’ai fait le choix de faire faire la deuxième partie de l’activité au deuxième demi-groupe. Cela a donc permis de résoudre les 4 problèmes en deux heures, mais les élèves n’ont chacun réfléchi qu’à deux phases identifiées de la démarche scientifique et ils n’ont pas tous pu s’enregistrer. Une solution serait donc d’étaler cette activité sur deux séances consécutives en demi-classe.
 Un deuxième élément a posé problème : je m’appuyais pour mener cette activité sur les téléphones personnels de mes élèves. J’avais sondé la classe auparavant et savais que dans chaque groupe, il y aurait suffisamment de smartphones capables de se connecter à internet. Or il s’est avéré que l’application Balado a dysfonctionné sur certains terminaux et il a donc fallu prendre le temps de faire des essais et des adaptations pour que chaque groupe commence l’activité avec un terminal fonctionnel. Faire cette activité en salle multimédia avec 4 ordinateurs et des micros permettrait sans doute de s’assurer du bon fonctionnement de l’ensemble dès le départ.