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Sciences de la vie et de la Terre

Tweet pour tous, tweets pour un

16 / 05 / 2016 | Nathalie Lepouder

Un cerveau possède 100 milliards de neurones connectés les uns aux autres mais qu’advient-il lorsque les neurones de la classe se connectent pour produire des infographies et s’ouvrent à un groupe plus vaste via twitter pour bénéficier de plus vastes interactions ?

Faire une fiche de révision avec Piktochart

Faire une fiche de révision est toujours un exercice difficile. Savoir distinguer l’essentiel de l’accessoire, trouver l’image évocatrice, être capable de synthétiser l’information....
C’est avec une classe de 1ère S que j’ai travaillé cet objectif méthodologique, dès le premier trimestre, à l’issu de l’étude des différents constituants de la lithosphère océanique et continentale avec au choix une fiche à élaborer sur les différentes roches : gabbro, basalte, péridotite ou granite.
Après concertation avec les élèves de classe, l’outil retenu a été Piktochart, les élèves ayant convenu que leur mémorisation était d’autant plus efficace que le support était attractif et, par ailleurs, que l’on utilisait des images évocatrices. Cette application d’infographie, en ligne, permet d’insérer ses propres images mais dispose également d’une vaste banque d’illustrations avec un moteur de recherche en langue anglaise. La toute première fiche a été réalisée en classe et chaque élève disposait d’un ordinateur. Piktochart est très intuitif à utiliser et les élèves n’ont pas rencontré de problèmes particuliers même si les différentes commandes sont en langue anglaise. Une fiche technique avait été par ailleurs réalisée, afin de faciliter cette première utilisation.

Réaliser une infographie avec Piktochart

La première réalisation en classe a permis de discuter du fond ("Cette information est-elle indispensable ? N’as tu pas oublié ce point important ? Dire avec moins de mots.... Cette illustration est elle adaptée ? As-tu le droit de l’utiliser ?"), mais aussi de discuter de la forme ("Est-ce que le fond choisi ne gêne pas la lecture, la mémorisation ?") et de rendre plus autonome car pour accéder à la banque d’images de Piktochart, comme déjà évoqué précédemment, le moteur de recherche est en langue anglaise ("Madame, comment dit-on..... " et de rappeler que l’ordinateur est connecté à Internet et qu’avec Google traduction çela doit été possible de trouver l’information recherchée....)

Interface de Piktochart

De la fiche individuelle à la fiche partagée

En amont de l’élaboration des fiches, les élèves avaient comme objectif la collaboration via le partage de leurs fiches puisqu’ils avaient travaillé sur différents sujets mais le partage ne pouvaient se faire qu’après correction de leurs fiches afin de ne partager que des documents exempts d’erreurs.
Il s’en est suivi de un à plusieurs allers et retours entre l’élève et l’enseignant jusqu’à ce que la fiche soit totalement épurée de ses erreurs. C’est chronophage, doit être bien délimité dans le temps, mais les élèves étaient motivés par l’idée du partage de leur production.
Cette phase étant terminée, toutes les productions ont été partagées dans un même dossier via Google Apps For Education, qui est une solution intégrée de communication et de collaboration destinée aux établissements d’enseignement qui en ont fait la demande.

Fiches des élèves dans un dossier Goggle Apps for education

Les élèves peuvent alors sélectionner les fiches qui les intéressent et, comme chacun dispose d’un compte personnel Google Apps For Education, les copier dans leurs espaces personnels.

Fiche élève sur le basalte

Fiche élève sur le gabbro

Tweeter pour gagner en efficacité

Lors de la réalisation de nouvelles fiches, j’ai proposé aux élèves de publier leurs fiches sur la thème « Masculin, féminin » sur Twitter, réseau social pour lequel ils avaient déjà créé un compte anonyme en cours d’année et dont ils maitrisaient l’usage. L’idée était de publier ces fiches, au moins une semaine avant la date de remise à l’enseignant, afin de bénéficier de rétroactions des élèves de la classe ou de d’autres élèves ou professeurs de l’académie en utilisant le hashtag utilisé en SVT pour l’académie de créteil suivi de celui de leur classe puis du thème étudié : #tweeteTsvt #1S4 #reproduction. Si l’idée était séduisante, seul un tiers de la classe a véritablement collaboré lors de cette première publication avec la peur du regard sur leurs erreurs. Très rapidement, des mentions J’aime ou des Retweets les ont encouragés et des commentaires sont apparus permettant de repérer des erreurs, des oublis. Plusieurs m’ont contacté pour me dire, étonnés, que des professeurs avaient réagi et avaient fait des commentaires sur leurs fiches car ils ne croyaient pas, avant d’en faire l’expérience, que cette rétroaction était possible.

Interaction enseignant-élève

Dans l’ensemble, pour tous ceux qui avaient joué le jeu, il y avait la satisfaction d’avoir pu corriger des erreurs et de rendre une fiche plus aboutie, l’étonnement que d’autres professeurs aient pu leur apporter des commentaires mais aussi la déception que toute la classe n’ait pas voulu participer et qu’il n’y ait pas eu davantage de rétroactions de l’extérieur. Lors de cette première diffusion de leurs fiches, plusieurs n’ont pas osé faire leurs commentaires en ligne et les ont fait soit par sms soit directement par voie orale.

Lors de la publication suivante, l’assurance était plus grande et c’est de manière plus directe qu’ils ont soumis leurs fiches au regard de Twitter avec davantage de confiance en sollicitant de manière explicite leurs lecteurs.

Sollicitations des élèves

Lors de cette nouvelle utilisation, les élèves ont été plus nombreux à participer, les commentaires sont apparus plus librement puisqu’ils s’autorisaient davantage le droit à l’erreur et ils ont mis un point d’honneur à corriger leurs productions et se sont sentis très valorisés sur leur travail tout en comprenant, dans le même temps, combien on était plus performant à plusieurs têtes que seul.

Fiche corrigée par l'élève après commentaire d'un enseignant

Dans l’ensemble, les élèves ont apprécié de pouvoir travailler de manière collaborative et de pouvoir donner une visibilité plus importante à leur travail. ils ont été également particulièrement sensibles aux « j’aime » et « retweets » des uns et des autres mais également des différents membres de la communauté éducative et se sont sentis davantage valorisés et investis ce qui a largement renforcé leur motivation.

Tweets et retweets

Par ailleurs, cela leur a permis également de montrer qu’ils étaient capables d’une forte auto-régulation. Ils ont fait très attention au sérieux de leurs publications et lorsque l’une de leurs camarades a fait une publication inadaptée, ils l’ont alertée fermement afin qu’elle retire au plus vite sa publication ce qu’elle a fait en quelques minutes sans que l’intervention de l’enseignant soit nécessaire.

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