Retour
aux autres exemples
Quand
nous écoutons certains de nos élèves de seconde parler
de ce qu’ils ont compris à propos des problèmes concernant
l’effet de serre et le " trou " d’ozone,
nous restons sur une impression de grande confusion entre les deux phénomènes.
Mais en questionnant plus en détail ces élèves, nous
avons pris conscience que l’explication qui les amène à
intégrer effet de serre et " trou " d’ozone
est en fait très cohérente : " L’effet
de serre est lié à la pollution qui crée un trou
dans la couche d’ozone. Les rayons du soleil passent donc plus facilement
et sont captés par l’atmosphère qui se réchauffe
".
Cette
explication est limpide…mais bien embarrassante !
Pour amener ces élèves à distinguer effet de serre
et " trou " d’ozone, il faut donc les faire changer
de logique. Mais pour cela, nous devons prendre en compte les idées
fondatrices de ce raisonnement " sans faille " et
aider les élèves à les remettre en question. Tache
délicate dont nous ne parlerons pas ici, faute d’avoir réussi
pour l’instant dans nos tentatives ! Cependant, nous avons détecté
certaines de ces conceptions et il peut être intéressant
déjà de les répertorier. Ainsi, pour ces élèves :
- la couche
d’ozone est une couche de matière, différente de
l’atmosphère, qui protège la Terre de tous les dangers
venant de l’espace (cf. le bébé dans sa poche amniotique).
Cette conception intuitive très forte s’impose probablement
d’entrée dans le raisonnement des élèves qui
vont ainsi construire un modèle explicatif global centré
autour de cette couche.
- l’air
n’est pas de la matière. Il ne peut donc avoir aucune propriété
d’absorption ou de réflexion des rayonnements. Cette conception
interdit toute compréhension réelle de l’effet de
serre…et ceci ne fait que renforcer le modèle des élèves
beaucoup plus simple à assimiler.
- les rayons
de chaleur (I.R.) n’existent pas en tant que tels. Ce sont les
rayons de lumière qui chauffent. De plus, à quoi correspondent
les rayons U.V. dans tout cela ? Là encore, toutes ces difficultés
ne vont pas inciter les élèves à renoncer à
leur modèle.
Nous
nous retrouvons donc dans un domaine d’explication faisant intervenir
de nombreuses notions en relation avec la physique. A notre avis, il est
difficile de travailler dessus en profondeur en SVT. Mais alors il ne
faut pas se faire trop d’illusion sur l’impact de notre message…
Au moins pouvons-nous mieux comprendre certaines réponses d’élèves
apparemment déboussolantes.
Retour
aux autres exemples
|