Les méandres de la Seine à Champagne (77430)
Cette fiche concerne 2 sites complémentaires pour l’étude de la morphologie des méandres de Seine :
– le site les "Fours du Roy" ;
– le site des "Basses Godernes", autrefois appelé "étang des libellules".
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# Identité des sites
coordonnées géographiques | ||
---|---|---|
latitude | 48° 24’ 35" N | 48° 23’ 19’’ N |
longitude | 02° 47’ 47" E | 02° 47’ 19’’ E |
Coordonnées Système Lambert 2 étendu | X : 2379077 , Y : 634050 | X : 633637 , Y : 2377041 |
Altitude | 50 mètres environ | 46 m |
accès | les fours du Roy | Les Basses Godernes |
Caractéristiques communes : | |
Roches | Marnes vertes et blanches ; Calcaires de Château Landon |
Age : | Priabonien |
Objets, structures et phénomènes géologiques : | Formation des Méandres :Érosion et condition de sédimentation |
Accès direct aux items : Pédagogie ou Compléments
# Un premier méandre : "Les Fours du Roy
## Localisation en ligne avec Google maps :
Voir au début de l’article la géolocalisation ou bien cliquez sur ce lien vers Google maps Champagne 77430
## croquis d’accès au site
##Détails pratiques :
### Stationnement
– Parking pour car possible au Parking de la Gare ou place de l’Europe. Il faut ensuite poursuivre le trajet vers le nord par l’avenue de la gare en traversant un autre grand parking.
– Ce trajet est possible aux voitures particulières, mais n’est pas possible aux cars —qui ne peuvent aller au-delà de la Place de l’Europe - en raison d’une hauteur limitée aux véhicules de fort gabarit.
_Le reste du trajet (500 mètres) est donc à effectuer à pied : traverser le parking et prendre
– L’avenue de la gare jusqu’à un virage en épingle (marqué d’une ★ Ci-dessus).
En regardant vers le côté concave du virage (vers le sud) on peut observer les 2 versants...
### Sécurité
– Le site n’est pas spécialement aménagé, mais des barrières de sécurité permettent de travailler dans des conditions acceptables. (La route est en sens unique, le sens de circulation unique se fait depuis la gare)
### À proximité
– En « montant » vers Melun , le géosite du "Trou Canard" permet de voir les calcaires formant les "falaises".
– Un autre méandre de la Seine à Champagne : voir « les Basses Godernes » ci-dessous.
## Objets et structures géologiques : L’étude morphologique du méandre et ses relations avec le calcaire de Château Landon
### Observation du paysage :
– La Seine a ici un cours très sinueux , et on se situe dans un des méandres de la seine.
_En regardant vers le Sud, c’est à dire vers l’amont de la Seine on peut remarquer plusieurs éléments du paysage :
-
- les uns naturels (fleuve, arbres et arbustes des berges, forêt sur le versant pentu — sur la gauche en regardant vers le Sud—, prairie dans le virage de la route, à opposer aux champs cultivés sur la droite de l’autre coté du fleuve.
- Les autres liés aux activités humaines (pont, clocher, gare, chemin de fer et mur de soutènement, route), mais aussi champs cultivés sur les surfaces planes.
Le site se prête assez bien à un croquis panoramique.
Les calcaires de Chateau Landon ne sont pas visibles à cet endroit, mais plus haut (de l’autre côté de la voie ferrée —infranchissable) au niveau du géosite du "trou canard".
### explication :
Au-delà du modelage du paysage par les activités humaines on s’intéresse également à la dissymétrie des versants :
Au cours des temps géologiques, le fleuve qui était plus large et puissant a érodé les roches encaissantes — même relativement dures comme les calcaires de Château Landon — et y a creusé son lit. Ceux-ci forment une falaise du côté convexe, alors que du côté concave, des dépôts (alluvions) se sont accumulés largement formant une plaine.
En effet, dans un chenal courbé, la vitesse est plus grande à l’extérieur de la courbure qu’à l’intérieur : dans un méandre, la rivière creuse sa rive concave et dépose sur sa rive convexe.
# Un second méandre, « Les Basses Godernes »
## Localisation
Voir au début de l’article la géolocalisation en ligne avec Google maps
ou ce schéma de situation :
##Détails pratiques
### Stationnement
Un Parking pour car est possible sur une grande esplanade au bout de la rue de l’aqueduc, aux abords d’un grand bâtiment ( ancienne discothèque) . Les voitures particulières peuvent tourner à gauche, passer sous l’aqueduc et stationner dans un parking aménagé (hauteur limitée pour les véhicules de fort gabarit.)
Pour l’observation du méandre, emprunter la passerelle jouxtant l’aqueduc . Pour l’étude de l’étang, suivre le sentier vers le Sud.
### Sécurité et Réglementation
– La Passerelle de l’aqueduc est accessible au public
– Réglementation de l’ENS (Espace Naturel Sensible) : voir panneaux à l’entrée de l’espace (suivre le sentier, faune et flore protégée, prélèvements interdits).
– Attention aux vélos dont la circulation est admise sur l’un des sentiers (cf. plan des sentiers et chemins affiché à l’entrée de l’espace).
### À proximité
– En « montant » vers Melun , le géosite du "Trou Canard" permet de voir les calcaires formant les "falaises".
– Un autre méandre de la seine à Champagne : voir « Les Fours du Roy » ci-dessus.
## Objets et structures géologiques : Le calcaire de Château Landon et le méandre des "Basses Godernes"
Pour cette étude, il est préférable de surplomber la Seine en se plaçant vers le milieu de la passerelle. L’observation vers le nord-est limitée par l’énorme conduite de l’aqueduc,
Cependant, une jolie boucle peut être observée vers le Sud et selon la saison (et le développement du feuillage des arbres) on voit les relations entre l’étang et le méandre.
### L’étude morphologique du méandre
#### Observation du paysage
La Seine entre Montereau et Melun a un cours très sinueux, et on se situe dans un des nombreux méandres de la seine. Cet endroit est de plus le passage de l’aqueduc de la Voulzie, rejoignant l’aqueduc de la Vanne ; ces 2 ouvrages conduisent l’eau jusqu’à Paris.
En regardant vers le Sud, c’est-à-dire vers l’amont de la Seine on peut remarquer plusieurs éléments du paysage
– les uns naturels : Le fleuve et sur la gauche l’étang, les arbres et arbustes des berges, la foret sur le versant pentu (sur la droite en regardant vers le Sud), interrompu par une coupe pour le passage de la canalisation qui « grimpe » le coteau. Par contre, la roche « encaissante » est peu visible depuis la passerelle ; le couvert végétal étant trop dense (sauf en hiver). On le distingue un peu mieux en empruntant le « chemin des roches courteaux » sur 100 mètres depuis la passerelle en allant vers Thomery (mais les affleurements ne sont pas accessibles : propriétés privées). Le long de ce chemin existaient autrefois des carrières dans les calcaires.
– les autres liés aux activités humaines : Pont, constructions (usine de pompage peu visible à 50 m sur la droite, etc.. ; quelques maisons plus ou moins masquées par la végétation au sommet ou sur les pentes du coteau), renforcement des berges (coté étang).
Vers le Nord , du côté Champagne la plaine hébergeant une Zone d’Activité (nombreux bâtiments industriels +/- abandonnés en raison des délocalisations successives)
Le site peut se prêter à un croquis panoramique. Ou à une coupe topographique... (à compléter à l’aide des informations des divers schémas)
#### explication
– Le paysage a été modelé par les activités humaines, mais laisse percevoir la dissymétrie des versants : au cours des temps géologiques, le fleuve qui était plus large et puissant a érodé les roches encaissantes — même relativement dures comme les calcaires de Château Landon - et y a creusé son lit. Ceux-ci forment une falaise du coté convexe, alors que du côté concave, des dépôts (alluvions) se sont accumulés largement formant une plaine.
En effet, dans un chenal courbé, la vitesse est plus grande à l’extérieur de la courbure qu’à l’intérieur : dans un méandre, la rivière creuse sa rive concave et dépose sur sa rive convexe.
– On peut également s’interroger sur la formation de l’étang qui longe la rive convexe de la Seine. Plusieurs hypothèses peuvent être formulées. Il peut s’agir :
– D’un bras mort abandonné par suite du comblement naturel lié aux dépôts sur cette rive convexe. D’autant plus fort que le Loing débouche non loin de là.
– D’un bras endigué par l’homme pour favoriser l’écoulement dans un chenal plus profond alors que la sédimentation élargissait le fleuve, mais réduisait sa profondeur. Ces travaux étant réalisés depuis longtemps pour permettre le transport fluvial (qui existait sur la Seine depuis le moyen âge et bien avant !)
– D’une ancienne gravière (exploitation des graviers et sables) creusée dans le lit de la Seine comme il en existe en Amont (la grande paroisse) ou en Aval (Samoreau et Bois le Roi ) parfois encore exploitées ou transformées en « base de loisirs ».
### Alluvions et Sables de seine ; Transport et sédimentation
#### Observation
En prenant le sentier situé entre la Seine et l’étang, on peut voir en quelques endroits des dépôts sableux formant de minuscules « plages ». Lorsque la berge n’a pas été stabilisée par des renforts (piquets de bois, béton ou fer)
#### Explications
On peut observer — statistiquement— une répartition de ces dépôts selon la granulométrie.
Toutefois, la vitesse du fleuve n’est pas seule en cause ici, car le passage de péniches lourdement chargées provoque des remous et des vagues plus ou moins fortes qui perturbent l’ordonnancement initial. De plus, ces vagues augmentent le phénomène d’érosion.
# Exploitation pédagogique
## Objectifs cognitifs et méthodologiques
### Évolution des paysages
– Des changements s’effectuent à la surface de la Terre.
– Le modelé actuel du paysage s’explique principalement par de l’action de l’eau sur les roches.
– La reconstitution de paysage anciens est rendue possible par l’application du principe d’actualisme.
– L’homme exploite des ressources qu’il tire de la Terre.
### Identifier dans un paysage, au cours d’un travail de terrain, des manifestations actuelles ou récentes de l’érosion, du transport de particules et de la sédimentation.
– Reconnaître et expliquer l’action érosive de l’eau.
– Réaliser une manipulation mettant en évidence une propriété d’une roche.
– Mettre en évidence les propriétés des roches rencontrées par des manipulations et des observations à différentes échelles.
– Expliquer un aspect du modelé du paysage grâce aux propriétés des roches.
### Reconstituer un paysage du passé à partir de roches sédimentaires et des fossiles qu’elles contiennent.
– Relier la disposition en strates au niveau d’un affleurement aux conditions de formation d’une roche sédimentaire.
– Identifier un fossile en utilisant une clé de détermination.
– Déduire de l’étude des caractéristiques d’une roche sédimentaire et de son contenu fossilifère, certains éléments d’un paysage ancien.
### Discuter, sur un exemple local, de la responsabilité de l’Homme dans la gestion de son environnement géologique.
## Activités réalisables
(liste non limitative)
– Sur le terrain :
-
- croquis du paysage ou à partir de photos ; mesures et travail sur l’échelle.
- prise de notes sur les panneaux explicatifs en place.
- observation de la vallée (voir autres sites) et lecture de Cartes ( topo et carte géologique)
– En classe :
-
- caractérisation de la roche calcaire.
- modélisation du transport et de l’érosion dans un aquarium (de forme allongée) rempli de sable dans lequel on fait couler un filet d’eau.
# Documentation scientifique complémentaire
– Pour en savoir plus sur la géomorphologie :
- La formation des méandres, érosion sédimentation :
- Université de Picardie
- Biogéographie.com
- image réelle et schéma Département de Géologie de l’Université de Liège
- la dynamique d’un cours d’eau (l’Allier) futura sciences
- le diagramme de Hjulstrom (relation vitesse granulométrie définissant transport / érosion / sédimentation)
Université de Liège - L’abandon d’un bras et la formation d’un bras mort.(CEMAGREF)
– Des aides pour des animations scientifiques dans le secteur de Fontainebleau :
- Maisons du Bornage de la forêt de Fontainebleau : (le foret autrement)
_Cet organisme regroupe plusieurs « maisons » : maison de l’eau et de la foret, maison des insectes, etc. et organise des animations pour les scolaires (et les particuliers). - L’association des naturalistes de la vallée du Loing et du massif de Fontainebleau ( ANVL ) a pour vocation de promouvoir le goût et l’étude des sciences naturelles.
– Divers aspects biologiques ou hydrogéologiques (et historiques)
- La faune piscicole (basse seine) AREHN
- Des informations historiques et le tracé de l’aqueduc de la Voulzie
- une série de textes historiques « L’encyclopédie de Fontainebleau » publiée par l’AAFF comportant entre autres : Le Dictionnaire Historique et Artistique de la Forêt de Fontainebleau de Félix Herbet et une Description de la forêt de Fontainebleau de Gaston Bonnier de1920… Avis aux « anciens » et aux poètes !