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Sciences de la vie et de la Terre

Travailler la maîtrise de la langue et le B2i en S.V.T. grâce aux vérificateurs d’orthographe

01 / 06 / 2009 | Webmestre | Bertrand Marne

Problématiques de l’écriture sur ordinateur et de la correction orthographique en S.V.T.

Comme nous le rappelle le site académique de lettres, l’utilisation du traitement de textes apporte beaucoup de facilités au travail avec les élèves :


 Le traitement de texte = un brouillon toujours propre et net.
Ce qui :

    • facilite la tâche d’écriture. Travail de réécriture moins pénible.
    • facilite l’acceptation de l’erreur dans le processus d’apprentissage. Mise à distance plus facile.
      Activités de rédaction diverses : petits textes courts, comptes rendus, textes longs...

(…)

 Mais utiliser un traitement de texte = surtout mieux écrire, mieux organiser en manipulant le texte écrit.

Voir aussi un dossier très fouillé sur l’utilisation de l’informatique en français.

Mieux écrire, mieux organiser... oui, mais ce sont avant tout des méthodes de travail que l’école doit aider à acquérir

Exemple de correction dans Bon Patron
les erreurs sont marquées :
 en italique, pour les fautes lexicales (orthographiques)
 encadrées, pour les fautes grammaticales.
 Le rouge signale les expressions à changer
 le jaune, celles qui sont à vérifier.

De plus, pour les élèves, un des atouts majeurs d’un traitement de texte comme MS-Word ou OpenOffice.org est le correcteur orthographique. Hélas, l’utilisation qu’ils en font n’est pas toujours raisonnée. Et surtout, c’est un outil qui permet difficilement de faire progresser dans l’usage de la langue.

Les logiciels comme Bon Patron (voir : Bon Patron un outil de patronage pour l’écriture sur ordinateur) sont de simples vérificateurs d’orthographe (erreurs lexicales et grammaticales). Ils signalent les fautes, proposent des conseils de correction, mais c’est aux utilisateurs de réfléchir sur ces conseils et de faire les modifications. Bon Patron est l’exemple que nous allons utiliser, mais il en existe d’autres (voir quelques autres logiciels du même type).

Ces outils différents, plus intéressants pédagogiquement, pourront se substituer aux correcteurs des traitements de textes. Ils permettront aussi de travailler sur l’organisation du travail de rédaction écrite (sur ordinateur ou non).

À propos de l’intégration de ces outils dans une séquence de S.V.T. :

Pour les élèves qui sont face à la réalisation d’une production écrite, la correction des fautes d’orthographe est souvent une difficulté (si grande qu’ils l’éludent couramment). Quand la production est dactylographiée (dans un traitement de texte par exemple), ils ont souvent le réflexe de se référer au correcteur orthographique intégré. Si, par exemple, on a pris soin de le désactiver, les élèves seront demandeurs d’une solution de correction.

On leur proposera alors des outils comme Bon Patron.

**Quelques exemples d’objectifs à atteindre grâce à Bon Patron :

L’utilisation de Bon Patron en S.V.T. est l’occasion de travailler sur des compétences du socle commun et du B2i.

***Premier pilier du socle : La maîtrise de la langue française

C’est évidemment l’un des piliers sur lequel on pourra travailler avec un vérificateur d’orthographe. Voici un extrait de la grille de référence du livret de connaissances et de compétences du 1er pilier contenant les compétences que l’on pourra travailler :

Extrait de la grille de référence du livret de connaissance et de compétences du pilier 1 du socle commun
Ce tableau décrit les compétences du pilier 1 que l’on peut travailler avec Bon Patron
Connaissances et capacités attendues en fin de scolarité obligatoiredéclinaisons en fonction du niveau d’apprentissage
 C1 : cycle d’adaptation
 C2 : cycle central
 C3 : cycle d’orientation (fin de scolarité)
Indications pour l’évaluation
Rédiger un texte bref écrit dans une langue correcte (organisation des phrases,
orthographe, conjugaison des verbes)
C1 et C3 : Rédiger un texte bref, composé de phrases simples, correctement orthographiées, en respectant la ponctuation. Être capable d’améliorer sa production écrite spontanément et à partir des remarques du professeur. C1 : On évalue :
 la maîtrise des accords de genre et de nombre dans la phrase simple,
 l’usage correct des temps verbaux (présent, imparfait et passé composé) et des modes (infinitif et participe passé et présent) ;
 l’emploi correct des modalités de phrase (déclarative, interrogative, exclamative ou impérative) ;
 pour la ponctuation, la virgule, dans ses usages simples (énumération).

C3 : On vérifiera notamment -la maîtrise de phrases complexes.
Rédiger un texte cohérent d’au moins trois paragraphes, adapté à son destinataire et à l’effet recherché (récit, compte rendu, lettre, description, explication, argumentation) C1 : Écrire et récrire un brouillon lisible et utilisable (préparation de réponses, traces de ce qui a été retenu). Mettre en évidence l’organisation de son texte :
 par la mise en page ;
 par la ponctuation.

Rédiger un bref compte rendu d’expérience à l’attention de la classe ou pour soi. Rédiger une courte lettre adaptée à un destinataire précis. Écrire un récit cohérent d’une page, en respectant la chronologie. Écrire un récit à partir d’un support matériel (image, objet, document numérique) ou de données connues (un mythe, un héros).
La production d’écriture s’effectue à tout moment de la séquence, et en particulier comme point de départ ou d’aboutissement de la séquence. L’usage du dictionnaire et d’une grammaire est toujours recommandé.
C2 : Rédiger une courte explication d’un phénomène en organisant des paragraphes et en utilisant correctement les tirets et les des deux points. (...) L’évaluation concerne (…) toutes les disciplines, en particulier histoire-géographie, SVT et sciences physiques, arts plastiques et éducation musicale. Le support informatique peut être utilisé avec profit, pour travailler la présentation et l’organisation formelle. L’usage du dictionnaire et de la grammaire est encouragé autant que de besoin.
C3 : (…) Produire un texte à visée argumentative, dans lequel une prise de position est étayée par un argument concret (par exemple fait historique) et un argument abstrait (de l’ordre du raisonnement). La plupart des disciplines sont concernées : l’élève effectue le compte rendu d’une expérience, d’une démarche, d’un projet.

***Quatrième pilier du socle : la maîtrise des Techniques Usuelles de l’Information et de la Communication (TUIC) et le B2i

Ce pilier regroupe quelques-unes des compétences B2i les plus fondamentales en les déclinant aux différents niveaux d’apprentissage et de compétence attendus. Voici un extrait de la grille de référence du 4e pilier concernant les compétences que l’on peut travailler avec Bon Patron :

Extrait de la grille de référence du livret de connaissance et de compétences du pilier 4 du socle commun
Ce tableau décrit les compétences à acquérir en fin de scolarité du pilier 4 que l’on peut travailler avec Bon Patron
Compétences généralesÉléments exigibles à la fin de la scolarité obligatoirePropositions pour des situations d’évaluationRemarques pour l’application à un vérificateur d’orthographe

****Connaissances :


Des lois et des règlements régissent l’usage des TIC.

****Capacités :


 connaître et respecter les règles élémentaires du droit relatif à sa pratique,

 protéger sa personne et ses données,

 faire preuve d’esprit critique face à l’information et à son traitement,

 participer à des travaux collaboratifs en connaissant les enjeux et en respectant les règles.

C.2.2 : Je protège ma vie privée en ne donnant sur internet des renseignements me concernant qu’avec l’accord de mon responsable légal. Montrer, lors de la participation à des forums, échanges, listes de diffusion, blogs, que l’on a maîtrisé et limité la diffusion des informations privées. Comme nous l’avons écrit, Bon Patron archive les textes envoyés. Il faut que les élèves en aient connaissance et prennent les mesures adéquates.
C.2.4 : Je m’interroge sur les résultats des traitements informatiques (calcul, représentation graphique, correcteur…). Expliciter son choix d’accepter ou refuser la solution proposée par le correcteur d’orthographe. Vérifier la cohérence de la représentation graphique d’un tableau. Par leur choix de ne pas corriger les fautes mais d’expliquer les erreurs trouvées, les logiciels comme Bon Patron sont de bons outils pour réfléchir sur la fiabilité du traitement informatique.

Les compétences B2i mentionnées dans ce tableau (2.2 et 2.4) pourront êtres complétées par d’autres compétences qui ne sont pas des TUIC.

Par exemple, on pourra travailler :
 au niveau collège, sur la compétence

2.5) J’applique des règles de prudence contre les risques de malveillance (virus, spam...)

sachant que la version gratuite de Bon Patron ou que Le conjugueur affichent des messages publicitaires.
 Au niveau lycée, on pourra ajouter la compétence

2.6) Je sais que l’on peut connaître mes opérations et accéder à mes données lors de l’utilisation d’un environnement informatique.

sachant que les textes envoyés sont archivés par les auteurs de Bon Patron.

Voir aussi les référentiels du B2i.

***Septième pilier du socle : L’autonomie et l’initiative

Ces logiciels permettent aussi de faire travailler les élèves en autonomie et sollicitent leur prise d’initiative. Voici un extrait de quelques compétences de la grille de référence du 7e pilier qui peuvent être travaillées à l’occasion d’activités avec un vérificateur d’orthographe :

Extrait de la grille de référence du livret de connaissance et de compétences du pilier 7 du socle commun
Ce tableau décrit les compétences à acquérir en fin de scolarité du pilier 7 que l’on peut travailler avec Bon Patron
Connaissances et capacités attendues en fin de scolarité obligatoireConnaissances et capacités à évaluerIndications pour l’évaluation
Savoir organiser son travail : planifier, anticiper, rechercher et sélectionner des informations utiles (…) Savoir lire les consignes avant de faire un travail ; identifier un problème et mettre au point une démarche de résolution ; identifier et rectifier une
erreur ; distinguer ce dont on est sûr de ce qu’il faut prouver
L’équipe éducative dans son ensemble évalue ces capacités.

C’est aussi l’occasion d’aller plus loin en aidant les élèves à structurer leur travail d’écriture, à trouver une méthodologie fiable. Cela permet d’ordonner le travail :

  1. réalisation d’un brouillon
  2. écriture du texte (sans mise en forme),
  3. relecture (avec l’aide d’outils comme un vérificateur d’orthographe comme Bon Patron ou un outil d’analyse lexicométrique comme Wordle)
  4. enfin le travail de mise en forme grâce aux styles du traitement de texte.

Cette méthodologie, détaillée dans un rapport sur l’utilisation de l’informatique en français, permet de comprendre l’intérêt de l’usage du traitement de texte par rapport à un outil comme une machine à écrire.

Quelques exemples de contextes de S.V.T. dans lesquels on peut utiliser Bon Patron :

Dans notre discipline, les occasions sont nombreuses de faire rédiger des textes sur un ordinateur. Voici quelques cas.

**Réalisation de comptes rendus

Par exemple :
 Les comptes rendus de TP ou d’expérience (notamment ceux qui nécessitent l’utilisation d’un ordinateur comme les TP ExAO, de simulation, de traitement des images...).
 Les comptes rendus de sortie (ex. : sorties de géologie en 5e, ou en 1eS, sorties au musée, à une exposition, à la ferme, dans une entreprise, etc.).

De plus, souvent les comptes rendus sont des écrits collaboratifs (expertise d’un logiciel de bureautique collaborative) dans lesquels l’organisation et la relecture sont centrales.

Capture d’écran d’un travail sur un compte rendu de sortie
À la suite d’une sortie de géologie en 5e, les élèves ont conçu leur compte rendu dans un traitement de texte en se relisant avec Bon Patron

**La réalisation d’exposés

C’est l’occasion idéale de travailler avec Bon Patron. Voici quelques exemples d’opportunités au collège et au lycée :

 Les Itinéraires de découverte (IDD)

Exemple de texte d’un IDD avant la correction
On remarque que Bon Patron ne détecte pas toutes les fautes et fait des faux positifs (fautes qui n’en sont pas). Voir aussi : Itinéraire de découverte SVT/Histoire-Géographie : Réaliser une brochure sur un volcan d’Europe
Exemple de texte d’un IDD après la correction
La plupart des fautes sont corrigées. Mais l’élève a dû se questionner pour ne pas tomber dans le piège des faux positifs (peut-être est-ce pour cela qu’il laisse aussi de vraies fautes). Il a aussi corrigé des fautes qui n’étaient pas détectées par le logiciel (comme

Piton

à la place de

Pyton

).


 Les productions de la partie sur la responsabilité humaine en matière de santé et environnement du programme de 3e (exposés, affiches, site internet, document multimédia, etc.)
 Les travaux personnels encadrés (TPE), ou encore
 Les thèmes aux choix en seconde

**Plus généralement lors de toute production écrite

Si les conditions le permettent (ordinateur dans la salle, temps, gestion de classe, etc.), on pourra recourir à un vérificateur d’orthographe dans toutes les occasions de production écrite ou de transcription d’informations audio ou vidéo. Les élèves qui ont besoin de corriger un texte peuvent alors utiliser l’ordinateur pour le faire.

Ce sera une aide pour les élèves en difficulté à cause de l’écriture (dysorthographie, dyslexie, etc.). L’une des qualités des TICE est justement d’apporter ce type d’aide.

Un élève de 3e insertion qui corrige son texte
Un élève dysorthographique qui corrige son texte sur des maladies nutritionnelles avec Bon Patron

Auto-évaluation et évaluation des compétences :

Exercices de remédiation de Bon Patron Pro
La version payante de Bon Patron propose parfois des exercices de remédiation pour travailler sur les erreurs constatées

Bon Patron, comme les autres vérificateurs d’orthographe, est avant tout un outil d’auto-évaluation formative (ou diagnostique) pour les élèves. Il va leur permettre de travailler et d’évaluer leur maîtrise de la langue.

Les élèves peuvent donc, non seulement l’utiliser comme assistance pour se corriger, mais aussi comme un outil pour évaluer un texte qu’ils ont déjà relu eux-mêmes. Ainsi, ils peuvent mesurer la qualité de leurs corrections (avec toutes les réserves que l’on peut faire sur la vérification automatique de ce type de logiciel).

De plus, dans sa version payante, Bon Patron propose des petits exercices interactifs liés aux erreurs qui ont été relevées pour essayer de progresser.

Mais c’est aussi le moyen d’évaluer les compétences B2i et du socle commun que l’on a pu faire travailler. Pour se mettre dans une démarche d’évaluation positive des compétences, on veillera bien à ce que les élèves aient conscience des objectifs (connaissances, capacités et attitudes) qu’ils doivent atteindre. Et qu’ils réalisent quand ils ont l’occasion de s’y former.

Ils pourront alors avoir une comportement volontaire de demande de validation de leurs acquis.