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Sciences de la vie et de la Terre

Attirance fatale

01 / 01 / 2012 | Liliane Grandmougin

Les vampires miniatures que sont les moustiques peuvent se révéler de dangereux vecteurs de maladies. Aussi toute possibilité de les piéger est-elle bienvenue. Un moyen original vient d’être testé : bloquer leur sensibilité au dioxyde de carbone.
En effet, on s’est aperçu que les expirations humaines forment des volutes de CO2 captées par des neurones sensoriels, nommés cpA, présents chez les moustiques et les drosophiles. Ces bouffées déclenchent des trains de potentiels d’action caractéristiques, formant des "motifs"électriques que le moustique peut identifier comme émanant d’une source humaine (ou d’un fruit en décomposition pour la drosophile, qui s’en sert également pour avertir ses congénères d’un danger). Les chercheurs ont découvert qu’un autre composé, le 2-3-butanedione, déclenche chez ces mêmes neurones des trains de potentiels d’action prolongés de plusieurs minutes, qui masquent ceux produits par le CO2.
Des moustiques mis en présence d’une source de CO2 en même temps que ce composé chimique lors de tests se sont montrés quelque temps désorientés, contrairement au groupe témoin qui s’est rapidement dirigé vers la source de gaz.
Cette découverte prometteuse pourrait aider à la mise au point d’aérosols répandus dans les habitations pour lutter contre la propagation des fléaux que sont la dengue ou la malaria, même si on sait que d’autres molécules odorantes, présentes dans la sueur par exemple, attirent aussi fortement les moustiques.

L.G. D’après Nature vol.474-2 Juin 2011.