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Sciences de la vie et de la Terre

Les séismes avec Tactiléo

26 / 05 / 2017 | Alice ZURKINDEN

Au sein de ce chapitre, j’ai tenté d’aborder les notions en pédagogie inversée puis de tester les acquis de différentes manières. Afin de pouvoir avoir un témoin de comparaison, j’ai travaillé en inversé avec l’appui de la BRNE et des modules Tactiléo avec deux classes de 4ème, et de manière plus traditionnelle, sans Tactiléo, avec deux autres classes du même niveau.

# Présentation du scénario

Pour ce qui est de la première partie du chapitre (les manifestations et les origines d’un séisme), les notions ont été abordées à l’aide des modules suivants :
“SAVOIR : Qu’est-ce qu’un séisme ?”
“COMPRENDRE : Les origines d’un séisme”

Les consignes données étaient les suivantes :

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Afin de rendre les élèves plus actifs, je leur ai proposé de participer à une activité de questionnements entre eux, à faire à la maison sur Edmodo. Huit élèves de tous niveaux étaient chargés de poser des questions simples auxquels les autres élèves devaient répondre à l’aide des informations apportées par les deux modules.

Sept des huit élèves désignés ont joué le jeu, et une grande partie du reste de la classe a répondu aux questions. Globalement, les réponses étaient correctes, étant donné que les élèves avaient accès aux modules autant de fois que nécessaire. Le questionnement les a par ailleurs incité à visionner de manière répété les modules afin de répondre correctement aux questions de leurs camarades.

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La correction s’est faite par les élèves responsables des questions :

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Parfois, les élèves ont pu pointer du doigts les inexactitudes de certaines réponses causées par le manque de rigueur de leurs camarades, et échanger à ce propos. C’est le cas par exemple pour la question de Naela :

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On observe ici un feed-back opéré par les élèves entre eux. Une fois en classe, je me suis contentée de revenir sur les questions posées par les élèves et de valider ou invalider les réponses lorsqu’il y avait désaccord. Afin que les élèves aient un trace écrite, je leur ai ensuite distribué une fiche résumant l’essentiel des notions abordées au cours des modules. Cette trace écrite est particulièrement appréciée des élèves ayant des difficultés à prendre le cours ou à se relire.

J’ai ensuite proposé une activité classique qui consiste à étudier la création des ondes sismiques d’un modèle utilisant des capteurs d’ondes et un plaque de polystyrène soumise à des contraintes croissantes allant jusqu’à la rupture.
L’idée était ici de réinvestir les acquis et non pas de construire les notions comme lors d’une séance plus traditionnelle. La problématique n’était d’ailleurs pas “Comment les ondes sismiques sont-elles créées ?” puisque les élèves le savaient déjà, mais “Comment les scientifiques en sont-ils venus à affirmer que les ondes sismiques sont produites lors de la rupture des roches en profondeur” ?

Dans la seconde partie du chapitre, je souhaitais travailler sur l’apport des sismogrammes et sur la propagation des ondes sismiques. J’ai utilisé en préambule le module “COMPRENDRE : L’enregistrement d’un séisme”. Ainsi, les élèves sont arrivés pour cette séance en connaissant le principe de fonctionnement d’un sismographe. Habituellement, j’utilise une partie non négligeable de la séance à présenter le fonctionnement de cet appareil. J’ai décidé d’utiliser ce temps gagné pour faire travailler les élève en groupe sur un travail de calcul de vitesse de propagation des ondes et sur un modèle utilisant des pâtes de couleur :

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Résultats obtenus après simulation de l’arrivée d’un séisme par un coup porté sous la table, au niveau de la croix qui représente l’épicentre du séisme. On remarque que les pâtes noires, proches de l’ “épicentre”, sont plus nombreuses à s’être déplacées que les pâtes vertes.

En comparaison avec d’autres classes avec lesquelles je n’ai pas utilisé le module et donc pas eu le temps de faire travailler les élèves par groupe, j’ai remarqué que les élèves en difficulté se décourageaient plus rapidement face aux calculs, me rendant parfois une copie presque blanche malgré mes tentatives de re-mobilisation. Le travail en groupe permet une émulation et une véritable coopération entre élèves, et tous m’ont rendu un travail globalement satisfaisant, voire très abouti.

Dans la troisième partie du chapitre, j’ai abordé les risques sismiques avec les notion d’aléa et d’enjeu.
J’ai demandé aux élèves de regarder à la maison plusieurs modules :
  SAVOIR : ALEA x ENJEU = RISQUE
  S’ENTRAINER : La gestion du risque sismique selon les pays

J’avais également demandé aux élèves de revoir les notions déjà vues au cours du chapitre.

En classe, j’ai évalué les acquis des élèves à l’aide de l’application Plickers, qui est très appréciée par les élèves, puisque très ludique. Cela m’a permis tout d’abord de renforcer les connaissances déjà abordées, mais également de vérifier les acquis portant sur les risques sismiques.
J’ai ensuite demandé aux élèves de réaliser une activité consistant à réaliser une carte des intensités sismiques accompagnée d’une lettre s’adressant à l’ONU et précisant les villes dans lesquelles l’aide humanitaire devait être apporté prioritairement (soit parce que l’aléa, soit parce que l’enjeu y était(ent) fort(s) ).

Concernant cette activité, je n’ai pas observé de différence dans la réalisation entre les classes ayant travaillé avec Tactiléo et les autres. En revanche, j’ai pu constater que les notions de risque, aléa et enjeu étaient parfaitement retenues par les élèves ayant travaillé en inversé lorsque nous avons abordé les risques volcaniques. C’était loin d’être le cas avec les élèves ayant travaillé de manière traditionnelle.

# Avantages et inconvénients du travail en inversé avec Tactiléo

Avantages

  • des notions abordées plusieurs fois au cours du chapitre (à la maison avec les modules, en classe avec les exercices d’application, mais également avec les mini interros Plickers).
  • moins de bilans à écrire pour les élèves ayant des difficultés à la prise de note

Voici le retour d’une maman dont la fille, Clémentine, est dyslexique :

« Clémentine préfère l’inversé (elle ne rencontre pas de problème de lenteur d’écriture) et m’assure qu’elle a aussi bien compris le cours. Je n’ai pas encore testé en profondeur ses connaissances.
Clémentine aime beaucoup les modules Tactiléo. Nous trouvons également que ce sont des bons moyens de les intéresser au sujet de manière plus ludique. Les séquences à visionner ne sont pas trop longues.
Pour ce qui est des interrogations avec flash-code, elle a trouvé ça très bien et m’en avait parlé le jour même : " j’aime parce que c’est des QCM" »

  • plus de temps dans la séance pour faire du travail de groupe ou des activités ludiques mais chronophages comme Plickers.

Inconvénients

Les difficultés que j’ai rencontré dans l’utilisation de Tactiléo sont principalement liées à son fonctionnement :

  • les élèves ne peuvent revenir en arrière dans le module, et s’ils tentent de le faire, ils doivent créer une nouvelle session.
  • beaucoup d’élèves, malgré mes consignes, oublient de taper le “go” après “tactiléo”, et se retrouvent sur la page d’accueil enseignant demandant le RNE.
  • la page “résultats et suivi” n’est pas facile à utiliser : de nombreux pseudo tous différents, et souvent plusieurs par élèves lorsque ceux-ci ont fermé le module par mégarde ou qu’ils ont souhaité le revoir. De plus, les noms ne sont pas classés par ordre alphabétique.

Il est également indispensable de prévoir des activités motivantes pour inciter à terme les élèves à visionner les modules à la maison, ce qui demande un travail d’anticipation non négligeable. Il serait de plus utile que les élèves aient la possibilité de re-visionner les modules en cours s’ils en éprouvent le besoin, et donc d’avoir à disposition le matériel numérique et l’accès internet nécessaires en classe.

Avis des élèves

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