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Sciences de la vie et de la Terre

VIH et défenses cellulaires

23 / 04 / 2006 | Liliane Grandmougin

Le VIH est un rétrovirus
qui parasite les cellules de l’organisme porteuses du marqueur membranaire CD4,
essentiellement les macrophages et surtout les lymphocytes T4. Ces derniers
ne peuvent plus stimuler les réponses immunitaires et les défenses
du malade s’effondrent.

Cependant, les chercheurs
ont remarqué par des cultures de lymphocytes in-vitro, que certains laissent
plus facilement se multiplier les rétrovirus que d’autres. Ils ont appelé
les premiers lymphocytes "permissifs" et les second "non permissifs".
Leur étude permettrait de perfectionner la mise au point d’un vaccin
anti-VIH.

Quelles sont les moyens
dont disposent les lymphocytes non permissifs pour limiter la prolifération
des rétrovirus ?

Comment le VIH parvient-il
à déjouer les défenses des lymphocytes non permissifs ?

Les scientifiques pensent
que ces deux questions sont liées au rôle jusque-là mal
connu de deux protéines : les lymphocytes "non permissifs"
se distinguent par la synthèse d’une enzyme : APOBEC3G, tandis que le
VIH synthétise une protéine VIF.

Les chercheurs effectuent alors les expériences ci-dessous, afin de comprendre
le rôle d’APOBEC3G et de VIF.

=>
Analysez les résultats obtenus par les chercheurs et metttez-les en relation
pour résoudre les deux problèmes évoqués :

Figure 1 :

On sait que les rétrovirus comme le VIH ont leur matériel génétique
sous forme d’ARN. Celui-ci est "transcrit" en une chaîne complémentaire
dite "ADNmoins" par une enzyme (transcriptase reverse). Puis l’ARN
initial se détache, et une chaîne d’ADN dite"plus" vient
complèter l’ADN moins, formant une molécule double brin qui sera
ensuite intégrée au génome de la cellule hôte.

Les chercheurs
ont séquencé l’ADN+ obtenu lorsqu’on cultive deux souches de VIH
en présence de lymphocytes "non permissifs"
. La souche
témoin est le VIH1 "sauvage", l’autre est un VIH mutant sur
VIF(ou D VIF), donc déficient pour cette protéine.

Un
extrait de séquence
correspondant à une partie très
importante pour le cycle du virus est figuré ci-dessous (NB :cette
séquence n’a aucun rapport avec celle codant pour la protéine
VIF).

Document 1

Figure 2 :
Après avoir constaté les résultats précédents,
les chercheurs mettent les deux souches de VIH en culture avec des lymphocytes
permissifs ou non ; ils évaluent ensuite les mutations dites G en A constatées
sur l’ADN+.

Document 2

Figure 3 :
Après avoir détourné la
machinerie cellulaire, le VIH assemble ses différents constituants protéiques
pour former de nouveaux virus.Un autre effet de la protéine APOBEC3G
a été constaté sur l’intégration de la protéine
VIF dans les nouveaux virions de souches "sauvages" de VIH1, mis en
culture à long terme.

Document 3

D’après
Nature - vol.424 - 3 Juillet 2003.

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