Comportement sexuel et système de récompense chez le bonobo
Cette activité est extraite d’un dossier proposant un ensemble de ressources pédagogiques autour du bonobo. Une exploitation possible de ces ressources en classe y est proposée, dans le cadre du programme de SVT du lycée.
Comportement sexuel et système de récompense chez le bonobo
Niveau : 1ère ES – 1ère L – 1ère S
Lien avec le programme de 1ère ES/L : Le comportement sexuel chez les Mammifères est contrôlé, entre autres, par les hormones et le système de récompense.
Au cours de l’évolution, l’influence hormonale dans le contrôle du comportement de reproduction diminue, et corrélativement le système de récompense devient prépondérant dans la sexualité de l’Homme et plus généralement des primates hominoïdes.
Lien avec le programme de 1ère S : L’activité sexuelle est associée au plaisir.
Le plaisir repose notamment sur des phénomènes biologiques, en particulier l’activation dans le cerveau des « systèmes de récompense ».
D’une durée moyenne de 14 secondes, les rapports sexuels chez les bonobos sont nombreux : les bonobos engagent une activité sexuelle en moyenne une fois toutes les 90 minutes. La sexualité bonobo s’intègre très naturellement et spontanément dans la vie sociale, et sert des intérêts variés : apaisement des tensions et conflits au sein du groupe (par exemple en relation avec le partage de nourriture), signe d’affection, plaisir personnel.
Exploitation possible : expliquer l’importance du système de récompense dans le comportement de reproduction chez les primates hominoïdes.
Document. Sexualité et plaisir sexuel chez les bonobos
« Desmond Morris soutenait que l’orgasme existait exclusivement chez les humains. Mais quiconque voit des femelles bonobos se livrer à une étreinte passionnée, appelée frottement génito-génital, aura du mal à le croire. Les femelles retroussent les lèvres dans un grand sourire, poussant des cris aigus et excités tandis qu’elles frottent leurs clitoris l’un contre l’autre avec ardeur. La masturbation représente aussi chez les femelles une activité courante qui n’aurait aucun sens si elles n’en tiraient aucun avantage. Les expériences en laboratoire nous ont appris que nous ne sommes pas la seule espèce où l’on relève chez les femelles une accélération des battements du cœur et des contractions rapides de l’utérus au point culminant des rapports sexuels. Les macaques répondent aux critères de l’orgasme humain définis par Masters et Johnson. Personne n’a jamais effectué d’étude analogue sur les bonobos, mais il ne fait guère de doute qu’ils réussiraient l’examen. »
Frottement génito-génital entre deux femelles (Sanctuaire Lola Ya Bonobo, Kinshasa, RDC - © Lola Ya Bonobo)
« Les bonobos ne copulent pas seulement dans les positions les plus variées, mais suivant toutes les combinaisons imaginables, démentant l’idée que les rapports sexuels visent uniquement à procréer. J’estime que les trois quarts de leur activité sexuelle n’ont rien à voir avec la reproduction, du moins pas directement : elle intervient fréquemment entre membres du même sexe ou pendant la phase non fertile du cycle sexuel d’une femelle. Il s’y ajoute de nombreuses activités érotiques totalement inutiles pour la reproduction, non seulement le baiser profond, mais la fellation et le massage des organes génitaux d’un autre, souvent observés entre mâles ».
« Nous lions en général l’activité sexuelle à la reproduction et au désir, mais chez le bonobo elle satisfait toutes sortes d’autres besoins. Le plaisir n’est pas obligatoirement le but en soi, et la reproduction ne constitue que l’une de ses fonctions ».
D’après : Frans de Waal, Le singe en nous, Fayard/Pluriel, 2011. Chapitre 3 : « Sexe : les Primates du Kama-Soutra ».
Rapport sexuel entre bonobos (Sanctuaire Lola Ya Bonobo, Kinshasa, RDC - © Lola Ya Bonobo). La femelle (à gauche sur la photographie) atteint un orgasme la faisant crier de plaisir.